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L’auto-censure est due au droit d’auteur
Licence Creative Common by SA
Article mis en ligne le 15 mars 2018

par Matthieu Giroux

Il semble évident qu’à l’école on veuille nous faire comprendre qu’il n’y a pas de domaine public qui vaille avec les cours. En effet le savoir est si important qu’il s’agit d’écouter le professeur. On fait comprendre qu’il est interdit de copier, alors que les enfants savent qu’il faut recopier le cours pour avoir une bonne note. Notez l’incompréhension de l’enfant face à ce dilemme.

Seules les meilleures et les plus mauvaises copies seront lues. Ainsi, celui qui a écrit comme il fallait, c’est à dire en répondant à la question, sans forcément évoluer, là n’est pas la question, sera félicité. La jalousie s’installera donc facilement. Les ricanements seront plus sévères à l’égard des bons. Le mauvais sera moqué par les moyens, qui eux se cacheront en essayant de trouver la bonne réponse. Ainsi l’écolier sera mis contre l’écolier. Tout ceci est dû au droit d’auteur.

On enseigne à l’enfant qu’il faut copier tout en lui disant qu’il ne faut pas le voir. L’invention nouvelle seule permettra à l’élève de se sortir de cette situation. C’est pourquoi nous avons beaucoup d’ingénieurs de génie en France. Seulement le domaine public, avec un brevet de dix ans uniquement, institué partout, permettrait de faire mieux, créer des génies chercheurs. En effet, le copié-collé ça ne fonctionne pas pour apprendre, surtout quand on ne parle pas de quotidien. Même l’histoire peut être dans le quotidien. En effet des humains ont créé notre monde d’aujourd’hui. Cela va de l’antiquité à notre période. Il s’agit en réalité d’une société, pas d’une unique personne, car nous dépendons des autres pour créer le monde de demain. Avec les robots nous pouvons tous être des chercheurs producteurs, dans notre passion. Il suffit de la réveiller.

Il est permis de réutiliser le travail du domaine public. Ne serait-il pas plus saint d’enseigner cela* ? N’est-il pas important pour les autres élèves que l’on trouve une citation pour faire des recherches historiques ensuite* ? N’a-t-on pas le droit de faire comme nos orateurs, qui répètent un discours écrit par quelqu’un d’autre* ? N’est-il pas plus important pour l’enfant d’être heureux en apprenant aux autres, ou en comprenant quelque chose du quotidien* ? N’est-on pas serein lorsqu’on réussit à étonner son papa, plutôt que son professeur* ? N’est-il pas plus intéressant de demander beaucoup aux meilleurs et peu à ceux qui commencent à s’intéresser à l’école* ?

D’après un livre de Johann Friedrich Herbart, le père de la révolution éducative allemande